Présentation sculpture

Solidement ancrée, elle impulse un mouvement et tend vers la recherche d’un subtil équilibre entre des forces contraires.
 Parce qu’elle est la manifestation d’une dualité à l’œuvre, chaque pièce déploie une tension entre pesanteur et légèreté, corps et spiritualité, ancrage et élévation. Sculpter c’est aussi pour Claudine, s’imprégner des énergies qui l’entourent pour les insuffler dans la matière. La forêt, la montagne, l’eau dormante du lac nourrissent son paysage intérieur.
 Les oscillations de la nature prennent vie au cœur de ses œuvres, à travers les transmutations mousseuses et boisées de la patine. Puis, parfois aussi, le regard se pose sur le silence et l’infini du noir lustré. 
Un noir intense, brillant et liquide, comme une vague d’encre qui se déploie et prend son envol.
 A mi-chemin entre danse et calligraphie. 
 Voyage entre les corps ondulants d’ Henry Moore et la calligraphie ondoyante de Carolyn Carlson.
 Sorte d’alphabet originel en volumes et volutes, qui témoigne à la fois de la lumière et de l’obscurité du monde. Une alternance gracieuse de resserrement puis de libération, à travers des lignes mouvantes.
 La rondeur s’épanouit dans la courbe et la netteté des contours. 
 La sensualité des volumes est rehaussée par de fines arêtes, fausses aspérités d’une fluidité et d’une victoire sur la résistance, toujours renouvelées. A la manière d’une onde orgasmique, l’énergie circule telle une vague qui se déploie et s’élève.
 Et le mouvement en spirale se perpétue, lorsqu’on tourne soi-même physiquement autour de la sculpture. Puisée dans la profondeur, l’énergie cherche constamment son chemin et sa respiration vers les cimes. Dans ses sculptures, Claudine a su saisir l’énergie de la vie qu’elle nous donne à contempler.
Et c’est cet élan jouissif et vital, que porte chaque œuvre dans sa présence pure et incarnée » 

Stéphanie FAVREL, auteure, directrice de la médiathèque de Thann